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mardi 29 octobre 2019

Une fable sauvage... sur la dignité.


Le vieux grand Duc,
les deux jeunes Palombes
et le mûr Autour


Une fable sauvage
du Sieur Evrard Sylvestre ©
~ août 2019 ~

Copyright - Sylvestre EVRARD - Pygargue 2017 ©




On a connu ce rapace en un bois touffu:
Un très vieux hibou, grand duc moussu.
Complètement rongé par le temps passé
S'est vu tout à coup sonné dans sa vie de meurtrier
Par un de ces jours d'hiver trop rude.
N'en pouvant plus de cette vieillesse absurde,
Choisit de ne plus tuer ni voler
Et ainsi décida à tout jamais de s'immobiliser;
Ou croyait par cette issue une nouvelle vie se racheter.
Or semble-t-il qu’avec le temps de plus en plus long,
Quelque champignon, une ramaire1 aux teintes violettes,
S’est entiché de sa calotte entre les aigrettes.
L'affaire se fit vite connaître alentour
Et on s'empressa de venir voir le spectacle de ce greffon.
Nombre de bêtes curieuses passant par là,
Ou même exprès faisant le détour,
Vinrent s'asseoir devant son palais de bois
Lui tenir conversation et mirer la clavaire2.
Mais le vieux sage n’en avait que faire.
Il avait plutôt jouissance à se cloîtrer
Dans un silence passablement outré.
Ce qui eut pour effet derechef
D'attiser chez les présomptueux visiteurs
D’ irrésistibles feux de traits moqueurs.
Au final, on vint plutôt le voir
Pour libérer sur son ridicule chef
Tout ressentiment nécessitant défouloir.
En échange de quoi,
Pour reculer son inévitable trépas,
Quelques bouts de faciles proies
Ou tout autre charogne de ça et là,
On lui jeta directement au bec
Pourvu qu’il l’ouvrit grand et sec.
Le manège dura quelques mois
Et probablement plus ma foi.
Mais comme de tout le public local se lasse,
Le noble animal déchu devenu trop gras
N'avait plus l'attrait de la pitié agonisante
Dont on aime tant les détails observer chez autrui.
Cela nous rappelle que notre misère si vivante
Vaut bien mieux que de mort lente être poursuivi.
Le Duc se mit donc au régime frugal forcé;
Plus aucun de ses sujets ne vint bientôt se moquer
De sa drôlatique bouille de tubercule chapeautée.
Grande détresse sur sa grandeur s’abat
Car toute cour puis plèbe avec dédain s’effaça;
Et avec elles, adieu le dîner et le souper.

1 Champignon
2 Champignon en forme de clé

.../...

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lundi 1 juillet 2019

Bec-en-sabot du Nil

Un grand et bel oiseau qui a de la gueule!

http://www.oiseaux.net/oiseaux/bec-en-sabot.du.nil.html

 Le bec-en-sabot du Nil est une espèce monotypique, il est le seul membre de la famille des balaenicipitidés, endémique du continent africain.

détail de la peinture réalisée selon la technique japonaise du Nihon-ga, pigments, encre et paillettes sur papier japonais.







Le procès du Silence


ou l'aventure du Bec-en-sabot


et du Vundu

 

Un conte sauvage d’air et d’eau

du Sieur Evrard Sylvestre

~  © juillet 2019 ~

 

 

 

Chapitre I

La rencontre de l’air et de l’eau

insatisfaits de leurs respectives conditions





0

Le présent n'est toujours que la répétition d'un cycle du passé

Et sans doute la préparation d'un autre encore plus dur.

Que nos actions d'aujourd'hui présagent-elles du futur ?

À notre conscience il faudrait toujours le doute imposer.

Car au moment où je vous parle des crimes de masse ignobles

Se préparent dans l'ombre grossière des cupides appétits

Mais tout autant pour raison supérieure au grand jour noble.

Comment ici une généreuse intention devient une question de survie...









1

Certain oiseau dit Bec-en-sabot1, tout rutilant et suant,

Cuisant sous l’œil solaire et inflexible de Phoebus2,

Terrassé par les dards de cet astre étincelant,

Donnerait corps ou âme pour de frais se voir repus.



2

Il va et vient la canne suspendue et alerte

De long en large du fameux Nil3 mythique,

Guettant fiévreusement la moindre alerte

A la surface du cours ondé aux reflets hypnotiques.



3

Car, si la bête plumée à la mode d’un autre âge

N’en a pas moins conservé le talent très ancestral

De la pêche au vol de tout ce qui flotte ou nage,

Clapote ou sursaute, et ainsi replier sa fringale.



4

Son bec, son sabot ― que dis-je... son vaisseau !

Dont la proue est ornée d’un hameçon meurtrier,

Lui pèse comme une ancre en plus du céleste brasier,

Condamné à demeurer perché au dessus des eaux!



5

Outre la disette qui le hante en piaillant son insatisfaction,

Son plumage lui colle tel un lourd caban de plomb.

Contre la torture de cet azur incandescent,

Il troquerait incontinent cet attirail de volatile

Pour un autre du genre subaquatique, plus utile,

Comme nageoires et enfin plonger vers le soulagement.



6

Or voici qu’impromptu,

Assez jeune, tout en long, plutôt menu,

Brillant et félinement moustachu,

De ses écailles finement lustrées d’argent chenu4

Arrive aux détours de l’incessant flux

Au travers des algues filasses, le bienvenu Vundu5.



7

Flambant locataire des bras flexueux du Nil,

De Salomon à Mazunda ou de Tsuni à Sampa,

On lui prête divers patronymes là où le mène le fil

De l’ondée de saphir à émeraude

Ou de topaze à lapis-lazuli6, ce poisson-chat-là

Sillonne certains fleuves pour chasses ou maraudes.



8

De fin esprit rêveur, pourtant morose comme caveau,

Il navigue au hasard de bonne fortune la mine basse,

Songeant qu’en son état de misérable nageur

Jamais il ne pourra s’affranchir de cette mélasse

Qui le cloue aux fonds liquides et sépulcraux,

Privé du caressant Zéphyr7 et d’ivre apesanteur.



9

De plus en plus obsédé et frustré

Il troquerait incontinent cet attirail d’écailles

Pour soyeuses barbules8 en éventail

Et cette lourde queue striée se débarrasser.

Quelle magie généreuse, juste pour une heure frivole,

Pourrait lui offrir ne serait-ce qu’un envol ?


 à suivre...



Notes:

1-Fiche détaillée: oiseaux.net

2-Ou Phébus, Apollon, dieu qui voit clair et loin, dieu solaire qui enseigne la prédiction (...)


4-Qui tire vers le blanc

5-Grand poisson-chat du Nil : fiche détaillée wikipédia (anglais)

6-Pierre semi-précieuse d'un bleu particulier, très présent en Égypte antique

7-Vent tantôt violent ou doux et humide, cité dans l'Iliade par Homère (page détaillée sur Mythologica)

8-Partie de la plume de l'oiseau (voir)




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jeudi 6 juin 2019

Le Héron qui ...

Héron cendré - Ardea cinerea
photo: Sylvestre EVRARD © 2020

 

le Héron

(qui ne jouait pas au football)
et les

Enfants

 

D'origine tout à fait artificielle à sa création,
Comblant le vide d'une carrière laissée à l'abandon,
Suite à d'industrieuses et fructueuses activités à peine légales,
Ce drôle de "lac" naquit dans l'indifférence quasi générale
D'une population complètement ignorante de l'existence du site
Et laissant à l'État la gestion de la suite;
Ceci arriva vers la fin du troisième quart
Du vingtième siècle, mais pas plus tard.
La végétation sauvage et vulgaire se mit à envahir
(Ce que d'aucun en son jardin n'aurait pu souffrir)
Tout l'espace environnant cette eau prévue de passage,
Des berges jusqu'aux terrains bordant le plus proche village.

Les années coulèrent ainsi autour et parmi ces plants marécageux
Dont l'accès, aux rares promeneurs, restait assez dangereux.
En effet, aucun chemin, ni aucune signalisation
N'avait été prévue pour se garantir de diverses précautions.
Mais c'était sans compter, évidemment, sur la cupidité
Des rapaces, des prédateurs et autres charognards de l'immobilier:
Sous couvert de protection civile et d'attentions dues à la Nature,
Cette engeance nuisible n'eut de cesse de harceler la magistrature.
.../...

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Le Héron qui ne joue pas au football,
Se sent bien seul collé aux pattes sur plastique crotté.
Il voudrait tant pouvoir avec l'une ou l'un huer...
Et solitude partager en survie; rien ne le console.


Choucas des tours

Coloeus monedula - Western Jackdaw


L'arbre s'épuise à soutenir le ciel
A bout de branches tordues en guise de feuilles,
Tandis que le fier choucas prise une rare mirabelle,
L'épi au fait des secrets de la terre s'étiole à même son seuil.


mardi 14 mai 2019

Nihonga ou nihon-gâââ... ?

2019, je me suis intéressé à la peinture traditionnelle japonaise dite "nihonga" ou "nihon-ga" selon les sources..  des pigments, de la précision, de la patience et des surfaces merveilleusement fluides.
Sinon, encore du sumi e, ou sumi-e, pour le geste, pour l'énergie mais aussi pour la précision.



















lundi 9 juillet 2018

l' Etang frémissant...

Dimanche matin, 8 juillet, 7h30, parc du héron où l'air est frais, l'encre de chine bien noire et le café encore chaud.. Au travail donc!  Résultats moyens, bonne expérience, apaisante mais avec lumbago au final.. Je dois m'acheter une bonne chaise pliante.. A refaire encore et encore!  mais bon..  le plaisir était au rendez-vous. C'est le principal!
Un paysage en sumi-e et une calligraphie en 3 bonnes heures..