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Le bec-en-sabot du Nil est une espèce monotypique, il est le seul membre de la famille des balaenicipitidés, endémique du continent africain.
détail de la peinture réalisée selon la technique japonaise du Nihon-ga, pigments, encre et paillettes sur papier japonais.Le procès du Silenceou l'aventure du Bec-en-sabotet du VunduUn conte sauvage d’air et d’eaudu Sieur Evrard Sylvestre~ © juillet 2019 ~
Chapitre
I
La
rencontre de l’air et de l’eau
insatisfaits
de leurs respectives conditions
0
Le
présent n'est toujours que la répétition d'un cycle du passé
Et
sans doute la préparation d'un autre encore plus dur.
Que
nos actions d'aujourd'hui présagent-elles du futur ?
À
notre conscience il faudrait toujours le doute imposer.
Car
au moment où je vous parle des crimes de masse ignobles
Se
préparent dans l'ombre grossière des cupides appétits
Mais
tout autant pour raison supérieure au grand jour noble.
Comment
ici une généreuse intention devient une question de survie...
1
Certain
oiseau dit Bec-en-sabot1,
tout rutilant et suant,
Cuisant
sous l’œil solaire et inflexible de Phoebus2,
Terrassé
par les dards de cet astre étincelant,
Donnerait
corps ou âme pour de frais se voir repus.
2
Il
va et vient la canne suspendue et alerte
De
long en large du fameux Nil3
mythique,
Guettant
fiévreusement la moindre alerte
A
la surface du cours ondé aux reflets hypnotiques.
3
Car,
si la bête plumée à la mode d’un autre âge
N’en
a pas moins conservé le talent très ancestral
De
la pêche au vol de tout ce qui flotte ou nage,
Clapote
ou sursaute, et ainsi replier sa fringale.
4
Son
bec, son sabot ―
que dis-je... son vaisseau !
Dont
la proue est ornée d’un
hameçon meurtrier,
Lui
pèse comme une ancre en
plus du céleste
brasier,
Condamné
à demeurer perché au dessus des
eaux!
5
Outre
la disette qui le hante
en piaillant
son insatisfaction,
Son
plumage lui colle tel
un lourd
caban de plomb.
Contre
la torture de cet azur incandescent,
Il
troquerait
incontinent cet attirail
de volatile
Pour un autre du genre
subaquatique, plus utile,
Comme
nageoires et enfin plonger
vers le soulagement.
6
Or
voici qu’impromptu,
Assez
jeune, tout en long, plutôt menu,
Brillant
et félinement moustachu,
De
ses écailles finement lustrées d’argent chenu4
Arrive
aux détours de l’incessant flux
Au
travers des algues filasses, le bienvenu Vundu5.
7
Flambant
locataire des bras flexueux du Nil,
De
Salomon à Mazunda ou de Tsuni à Sampa,
On
lui prête divers patronymes là où le mène le fil
De
l’ondée de saphir à émeraude
Ou
de topaze à lapis-lazuli6,
ce poisson-chat-là
Sillonne
certains fleuves pour chasses ou maraudes.
8
De
fin esprit rêveur, pourtant morose comme caveau,
Il
navigue au hasard de bonne fortune la mine basse,
Songeant
qu’en son état de misérable nageur
Jamais
il ne pourra s’affranchir de cette mélasse
Qui
le cloue aux fonds liquides et sépulcraux,
Privé
du caressant Zéphyr7
et d’ivre apesanteur.
9
De
plus en plus obsédé et frustré
Il
troquerait incontinent cet attirail d’écailles
Pour
soyeuses barbules8
en éventail
Et
cette lourde queue striée se débarrasser.
Quelle
magie généreuse, juste pour une heure frivole,
Pourrait
lui offrir ne serait-ce qu’un envol ?
à suivre...
Notes:
1-Fiche
détaillée: oiseaux.net
2-Ou
Phébus, Apollon, dieu qui voit clair et loin, dieu solaire qui
enseigne la prédiction (...)
3-lien:
le plus long fleuve du monde - coule en Égypte
4-Qui
tire vers le blanc
5-Grand
poisson-chat du Nil : fiche
détaillée wikipédia (anglais)
6-Pierre
semi-précieuse d'un bleu particulier, très présent en Égypte
antique
7-Vent
tantôt violent ou doux et humide, cité dans l'Iliade par Homère
(page
détaillée sur Mythologica)
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